En décembre 2013, notre collègue René Begon publiait « l’étude annuelle » du CVFE, intitulée « Accès au logement, capabilités et empowerment pour les femmes victimes de violences conjugales : la démarche de l’équipe « Pré-Post hébergement » du CVFE », secondé par quelques mains de l’équipe du Refuge.
Sous des dehors faussement austères, cette étude parle de bien-être et s’interroge sur ce qu’est un monde plus juste, en posant comme hypothèse que c’est celui qui assure « vie digne » au plus grand nombre, c’est-à-dire une vie dans laquelle les individus ont la possibilité réelle de faire et d’être un certain nombre de choses qu’ils ont la liberté de choisir.
Nous donnons aujourd’hui une nouvelle audience à cette étude, parce qu’elle se nourrit de penseuse.eur.s aspirant à la Justice sociale. Que ces théories, loin d’être rébarbatives, sont ici mises en perspective par la pratique des intervenant.e.s du Refuge, reflétant ce que notre association peut mobiliser comme forces « avec sa tête et ses bras » pour lutter CONTRE les violences conjugales et POUR l’accès au logement, un des grands leviers de l’émancipation.
Pour mettre également en lumière une auteure qui y est largement citée : MARTHA NUSSBAUM, qui a consolidé la notion des capabilités en collaborant avec l’Indien Amartya Sen, prix Nobel d’Economie 1998 pour « sa contribution à l’économie du bien-être ».
Ce en quoi la pensée de Nussbaum peut alimenter la pratique des travailleuse.eur.s du Refuge ou de tout.e.s autres citoyen.ne.s, c’est cette affirmation que des acteur.ice.s engagé.e.s (chercheurs-euses, intervenant-e-s sociaux-ales, citoyenne-s) ne peuvent pas se contenter de dire qu’une société devrait favoriser la liberté des individus, au sens large.
C’est pourquoi Nussbaum ose structurer sa théorie de la justice sociale autour d’une
LISTE DE CAPABILITÉS CENTRALES, afin de « protéger des domaines de liberté si centraux que leur absence rend la vie indigne » :
ainsi,
la VIE (« pouvoir rester en vie le temps d’une vie « qui vaille la peine » d’être vécue »), la SANTÉ DU CORPS (« être en mesure de préserver sa santé, de se nourrir suffisamment bien, de trouver un abri décent »), son INTÉGRITÉ (« Pouvoir se déplacer librement, être en mesure de poser des choix en matière de reproduction et de vie sexuelle, être à l’abri de toute violence physique »), les SENS, l’IMAGINATION et la PENSÉE (et donc aussi « la possibilité d’exprimer sa pensée et son imagination en étant protégé par la liberté d’expression »), les ÉMOTIONS, la RAISON PRATIQUE (« Être capable de se former une conception du bien et de participer à une réflexion critique sur l’organisation de sa propre vie »), l’AFFILIATION (« être en mesure de prendre soin d’autres humains (…) pouvoir se traiter avec respect et accepter d’être traité sans humiliation en tant qu’être humain qui est l’égal des autres »), LES AUTRES ESPÈCES (« attention pour les animaux, les plantes et le monde naturel »), LE JEU, LE CONTRÔLE SUR SON ENVIRONNEMENT (« politique et matériel »).
Pour comprendre comment peut être mise en pratique cette théorie des capabilités,
nous vous encourageons à (re)découvrir l’étude ici >
« Accès au logement, capabilités et empowerment pour les femmes victimes de violences conjugales : la démarche de l’équipe « Pré-Post hébergement » du CVFE »
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