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Raconter, dénoncer, imaginer...et passer à l'action

L’écologie sociale pour sauver nos luttes?*

En ces temps de crises – sanitaire, bien sûr, économique pour certain.e.s, sociale (la crise de covid-19 ayant remis en lumière les défaillances de nos systèmes de santé, de gestion du bien-être des plus âgé.e.s, mais aussi accentué les violences domestiques, le sentiment d’isolement et de solitude, etc.), politique (les questions des droits humains, de la gestion politico-politicienne et du débat démocratique étant au centre de chacune de ces crises) et climatique (aucun vaccin en vue pour aller à l’encontre du réchauffement climatique, pourtant toujours bien réel !), on ne peut hélas que constater que notre planète est en souffrance. C’est dans ce contexte qu’a débuté cette année.

Alors que les gilets jaunes militant pour plus de justice sociale et les militant.e.s pour plus de justice climatique clamaient encore leurs revendications dans les rues jusqu’au printemps, c’est une quête de sens qui a animé le désir d’aborder une une théorie philosophique, sociale et politique sur l’écologie élaborée par l’Américain Murray Bookchin que je ne connaissais pas avant, fortement inspirée par une rencontre éclairante : celle des RIES 2019, à savoir les Rencontres Internationales de l’Ecologie Sociale qui eurent lieu à Liège.

Ces Rencontres ont été essaimées dans plusieurs collectifs parmi lesquels l’asbl Barricade, la Casa Nicaragua, la Cafétéria Collective Kali, l’Aquilone, le Cercle du Laveu, et non des moindres, le groupe Solidarité Liège Rojava qui tint une conférence au centre culturel Ezidi, puisque ces RIES voulaient cristalliser les réflexions autour du modèle d’écologie sociale mis en place au Rojava. Ont donc été invitées lors de ces rencontres une délégation venant du Rojava et une femme Kurde du centre de Jineolojî de Bruxelles.

L’étude que je présente ici – ECOLOGIE SOCIALE. De la protection de la nature à l’émancipation sociale, la place qu’elle réserve aux luttes féministes je la désirais illuminée par l’enthousiasme à débattre entre gens « de peu », femmes et hommes de tous âges rassemblé.e.s là pour parler de notre société, de son présent et de ses devenirs possibles. De ses défaillances à encourager et développer des solidarités et des alternatives à notre modèle économique catastrophique qui pourtant fleurissent un peu partout. En tant que féministe, j’ai désiré également envisager en quoi cette écologie sociale pouvait réserver une place importante aux luttes féministes et/ou de femmes.

La rencontre sur l’écologie sociale était organisée en ateliers. Dans mon groupe de travail, nous avions échangé sur l’idée d’AUTONOMIE. A partir de ce mot fertile, nous avions retourné bien d’autres projets concrets : d’autonomie alimentaire, de productions locales, de systèmes d’entraide alternatifs aux aides territoriales (parfois trop lentes à réagir ou trop compliquées à solliciter pour certain.e.s), de coopérations possibles, d’habitats nouveaux, de transports moins polluants, etc. Car notre visée commune était le bien-être de tou.te.s, le bien-manger, le bien-être lôti.e.s, la préservation de nos avoirs, de nos richesses naturelles, de nos savoirs parfois ancestraux sur les plantes, la permaculture, les soins, etc.

Nous effleurions tou.te.s ce que j’ai désigné dans cette étude comme l’écologie sociale, bien entendu, les éthiques du care, les coopératives locales, les mécanismes de délibération démocratique (que nous expérimentions par ailleurs in situ), le risque et le courage d’entrer en désobéissance civile, etc. Deux d’entre nous parlèrent de leur expérience vécue, l’une ayant grandi dans la communauté autogérée de Longo Maï, un autre étant parti comme volontaire pour soutenir la lutte du Rojava libertaire dans le Kurdistan syrien.

Ces deux personnes incarnent à mes yeux la certitude que toutes ces idées sont bel et bien empreintes d’idéalisme et d’utopie. Que celles-ci, n’en déplaise aux plus cyniques ou aux plus aveugles, outre qu’elles nous tendent l’espoir et l’imaginaire en action, sont loin d’être naïves, car elles ancrent concrètement leurs racines dans la réalité quotidienne et déploient avec volonté et bravoure leur lutte pragmatique pour une attention renouvelée aux êtres vivants, pour plus d’égalité entre les femmes et les hommes et de bien-être écologique et social.

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