(é)Prise de parole

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Raconter, dénoncer, imaginer...et passer à l'action

Notre hommage à David Graeber. Par Florence Ronveaux

Hommage « carnavalesque » à David Graeber ce dimanche 11octobre de 17h30 à 19h30, partout dans le monde … et sur l’esplanade St Léonard

Initiateur des mouvements «  Occupy Wall Street», créateur du slogan « Nous sommes les 99 % », pourfendeur des « Bullshit jobs », l’ovni a quitté la terre en septembre dernier.

Souvent moins connu en Europe que les concepts et mouvements qu’il a inspirés,  il était anthropologue et militant anarchiste – c’est-à-dire pour « l’ordre sans le pouvoir » – et nous enjoignait à « vivre comme si nous étions déjà libres ».

Pas à nous aveugler sur les oppressions que nous vivons, mais à « agréger nos volontés et nos intelligences »pour remettre l’imagination au pouvoir et agir – au besoin par la désobéissance civile- comme si les structures du pouvoir n’étaient pas en place. Pour illustrer et concrétiser d’autres possibles. Pour faire œuvre d’émulation au milieu du marasme et de la résignation quotidienne.

 « La forme de nos actions doit servir de modèle ou offrir un aperçu de la façon dont des gens libres peuvent s’organiser et de ce à quoi pourrait ressembler une société libre. »

Pourquoi les militant·e·s du «  COLLECTIF CONTRE LES VIOLENCES FAMILIALES ET LES EXCLUSIONS s’associent-elles·ils à un tel hommage ?

Reposant sur des valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité, l’anarchisme bien compris est en quelque sorte un alter ego de l’idée-même de « féminisme ». Et cela même si les mouvements anarchistes peinent souvent plus à réaliser cette dimension de l’idéal que l’anti-racisme ou l’anti-capitalisme… Une résistance à l’intérieur de la Résistance qui en dit long sur l’intériorisation des stéréotypes du genre, et sur le chemin qui reste à parcourir !

Pour une association qui a commencé son existence en mettant des victimes de violences en sécurité dans un squat – faute de structures et de moyens publics – promouvant plus que jamais la justice sociale et se dressant aux côtés de tous·te·s les exclu·es, David Graeber représente un courant d’une grande puissance inspiratrice. 

Pour une fois nous ne serons plus « contre »… mais POUR d’autres rapports humains, politiques et économiques.

 

Extrait du communiqué du comité composé de ses amis et de son épouse Nika

 »   Pour David, l’anarchisme était « quelque chose que l’on fait » plutôt qu’une identité, et c’est dans cet esprit que l’invitation appelle à un carnaval mystérieux et ludique, débordant de solidarité. Un leitmotiv du carnaval est de rire face à la mort, cela peut être la chose la plus utile à faire dans des situations horribles. Comme nous le savons tous, David adorait plaisanter. D’ailleurs, ses derniers mots étaient une blague. Il aimait aussi se déguiser dès qu’il en avait l’occasion…

Inspirés par le principe du micro ouvert du mouvement Occupy, nous vous demandons, à un moment donné de votre carnaval, d’ouvrir un espace pour que les gens puissent parler et partager des idées. N‘importe quel endroit peut accueillir un carnaval commémoratif. La règle est simple : « Apportez un masque » (plus dans le style carnaval que covid, bien sûr).

Des dizaines d’événements sont déjà prévus, notamment au Zuccotti Park NY, au Rojova, sur la zad, en Corée, en Autriche, à Berlin, à Londres.    »