(é)Prise de parole

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Raconter, dénoncer, imaginer...et passer à l'action

CHANTAL AKERMAN mise à l'honneur par la CINETEK *

La CINETEK (Cinémathèque Royale de Belgique) rend hommage à Chantal Akerman en mettant en location quelques-uns de ses films du 25 janvier au 15 mars inclus. Puis ce sera au Festival français « Premiers Plans » d’Angers de donner accès à sa programmation-hommage du 25 janvier au 24 février 2021.

Le 5 octobre 2015 décédait une de nos plus grandes cinéastes, Chantal Akerman. Grâce à elle, nous pouvions en Belgique nous enorgueillir d’avoir dans nos compatriotes une réalisatrice inventive, inspirante, « un monument de cinéma » titrait alors les Inrockuptibles. Je cite à dessein un propos de la presse, car pour ma part, je l’ai appris à la radio en rentrant chez moi. Sur la Première exactement. J’ai failli avaler mon volant ce jour-là, non pour l’annonce qui était pourtant triste en soi, mais plutôt pour les propos de la journaliste censée informer. Celle-ci demeurera à jamais à mes yeux (et oreilles!) un nabot de l’information, elle qui décrivait Akerman comme une cinéaste « connue pour ses films longs et ennuyeux ». Ses paroles sont tombées à heure de grande écoute comme l’hécatombe culturelle de notre radio publique…

Je n’avais eu qu’un réseau social pour me fâcher de ce qui n’était PAS à mes yeux un incident anodin. On est cinéphile ou on ne l’est pas. On respecte la Culture ou pas. Rappelons tout de même que la mission de la RTBF était et est toujours de « mettre l’accent sur la créativité et sur la production des contenus originaux à sa communauté tout en leur assurant une spécificité qui cadre avec les missions de service public. L’ancrage « local » constitue en effet un référentiel culturel, patrimonial et social pour celles et ceux à qui la RTBF s’adresse. »  La référence matrimoniale à Chantal Akerman n’a sans doute échappé ce jour-là à cette journaliste. Mais passons cette anecdote qui ne peut entacher le talent d’Akerman…

Pour rappel, donc, Chantal Akerman est principalement connue pour son film majeur Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, qui dépeint l’ennui d’une mère seule qui se prostitue à domicile pour survivre. Qu’on aime ou pas le film, son langage cinématographique, qui donne l’illusion d’un « temps réel », en a inspiré plus d’un parmi nos cinéastes les plus connu.e.s et reconnu.e.s, de Gus Van Sant (Elephant, My own private Idaho, etc.) à Todd Haynes (Velvet Goldmine, I’m not there, etc.), Michael Hanneke (la Pianiste, Amour, etc.) ou Sally Potter (Orlando, film adapté du roman de Virginia Woolf…).

« Jeanne Dielman est le film créateur d’une nouvelle méthode de réalisation, d’une nouvelle façon de raconter des histoires, d’une nouvelle façon d’exprimer le passage du temps » déclarait Nicola Mazzanti, conservateur de la Cinémathèque royale de Belgique en 2015. « Il y a des cinéastes qui sont bons, des cinéastes qui sont grands, des cinéastes qui font partie de l’Histoire du cinéma. Et puis il y a les rares cinéastes qui changent l’Histoire du cinéma ».

Quelques articles à lire https://www.bozar.be/fr/news/106374-chantal-akerman-nous-a-quittes

https://www.lesinrocks.com/2016/02/23/cinema/actualite-cinema/chantal-akerman-memoires-dune-jeune-fille-derangeante/ 

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